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PUBLICATIONS RÉCENTES
LIBRE PAR MONTS ET PAR MOTS est paru en novembre 2022 aux éditions Maia
Cet ouvrage sera promu en mars, il est pour l'instant disponible, en avant première, en passant par ce site.
LE RESUMÉ :
Pour donner à Marie sa première expérience de biographe, Françoise, qui a fait de la Haute-Provence sa terre d’élection, dont l’amour de la montagne et de la liberté ont toujours guidé ses pas, lui raconte comment après des études de tourisme elle est devenue journaliste puis conteuse et autrice.
Un long parcours semé de rêves en action, d’aventures en cascade : voyageant, cheminant, grimpant, skiant ou itinérant avec son âne et son chien, contant souvent, créant toujours.
Les deux femmes échangent sur le prix à payer pour vivre ses rêves et conserver sa liberté, sur les difficultés à obtenir la reconnaissance sans y laisser son âme, sur l’équilibre à trouver et les choix qui s’imposent afin de suivre son étoile sans perdre le nord.
QUELQUES EXTRAITS :
1er extrait : Par chance le soleil caressait à présent toutes les crêtes qui nous environnaient et quand nous sommes parvenues au col, la pelouse était jonchée de fleurettes d’un jaune lumineux. Elles ne semblaient pas avoir souffert de l’orage.
Ça et là des flaques de corolles bleues, serrées les unes contre les autres, venaient nuancer la nappe dorée. Bientôt, nous avancions, émerveillées, presque navrées de ne pouvoir éviter d’en écraser quelques unes. Nous sommes parvenues à la cabane du berger, noyée dans une houle de très hautes herbes et avons risqué un œil à l’intérieur. Tout était parfaitement rangé. On sentait bien que rien n’avait bougé de tout l’hiver, la salière bien en place à côté de la burette d’huile sur une étagère, les provisions de bois entassées à côté du vieux poêle, et des carcasses de bouteilles bien alignées entre lesquelles des araignées avaient signé leur toile. Pleines d’un respect teinté de nostalgie nous avons doucement refermé la porte et gagné la pleine clarté qui nous parut aveuglante. (...)
Marie semblait goûter les charmes de cette excursion, je retrouvais cette ambiance que nous avions si bien partagée, ma compagne et moi-même, avec nos ânes, notre chien, et je savais que l’émotion serait forte quand j’évoquerais ces heures là pour mon amie. Je n’étais plus montée sur cette croupe montagneuse depuis des années et tout semblait exactement pareil à mon souvenir. Nous avons porté nos pas ici et là sur de rondes éminences dominant des à-pics et j’ai espéré en vain apercevoir un mouflon, comme celui que j’avais photographié autrefois, rampant sur le sol pour mieux m’en approcher...
2eme extrait : J’avais donc neuf ans , et nous étions quelques-uns, pas si nombreux que cela, à fréquenter la classe unique de M. Lagier, dans son école chauffée par un vieux poêle. Un kilomètre de petite route la séparait de la clinique. On s’y rendait à pied. En chemin, avec les plus grands, on coupait du bois fumant, une sorte de petite liane dans laquelle on taillait d’improbables cigarettes auxquelles on tentait d’arracher quelques bouffées, en cachette derrière un buisson.
Je revois aussi certains retours de l’école, seule sur un petit sentier surplombant la route tandis que les autres gamins me lançaient leurs quolibets. Ici comme ailleurs, j’étais l’étrangère, la fille de la parisienne ! Mais l’itinéraire était bien plus joli, il sentait bon les arbres et la liberté. On pouvait bien me narguer, et ça fait mal, mais à se distinguer, à suivre son propre chemin, on se sent important et tellement vivant.
- C’est tout de même de la souffrance...
- Forcément un peu, mais souffrir, c’est éprouver et s’opposer, c’est choisir.
- On ne choisit pas grand chose quand on est tout petit...
- On ne choisit pas son quotidien, mais on sait déjà ce qu’on ne veut pas devenir, à quelle image on ne souhaite pas coller…
3eme extrait : En 1987 j’avais eu le plaisir et l’honneur, en tant que marraine, d’être présentée à la sœur du Dalaï-Lama, miss Pema Gyaltso, en visite officielle à Digne. Je lui ai confié vouloir me rendre à Dharamsala, afin de rencontrer le garçon tibétain que je parrainais à travers la Fondation Alexandra-David-Neel. Elle s’en est souvenue et j’allais bientôt la revoir.
- Tu avais donc enfin rejoint l’univers de la grande aventurière ?
- J’étais assez investie dans la cause tibétaine et m’intéressais de près au Bouddhisme, ce qui n’a pas changé.
- Tu n’avais pas encore abordé la question religieuse ou spirituelle.
- Qui sont deux notions bien distinctes. Si la religion est l’opium du peuple, c’est qu’elle a été très tôt récupérée par les tenants du pouvoir. Ils en ont malheureusement fait un outil de division, alors même que l’étymologie du mot signifie « relier ». La spiritualité est quant à elle propre à chacun. La religion enchaîne à des dogmes quand la spiritualité élève et délivre.
- Qu’en est-il du bouddhisme ?
- Le bouddhisme et une philosophie avant d’être une religion et le Bouddha lui-même disait à ses disciples de ne rien tenir pour vrai tant qu’ils ne l’avaient pas eux-mêmes vérifié ou expérimenté.
4- La forteresse médiévale de Peyrepertuse se gagne par un sentier abrupt encombré de buis. Les ânes ont montré leur courage et leur adresse, la visite fut éblouissante de vertige et de lumière.
Parfois, on nous a convaincues de délaisser le GR trop escarpé afin d’emprunter les tracés équestres. Ancolies, Demoiselles de Onze Heures, beaucoup de thym célébraient les beaux jours mais le temps fut souvent gris avec cette brume opaque qui menaçait de nous égarer et le froid toujours plus mordant en gagnant de l’altitude.
Je revois le château de Puivert, avec sa salle des musiciens : il a été par excellence celui des troubadours, d’anciens collègues en quelque sorte ! Au gîte du village, une transhumance de soixante chevaux faisait escale. On nous a appris à la grande tablée du dîner que ces équidés ont peur des ânes.
Le lendemain, dans la grande montée qui traverse une forêt de sapins,de frênes et de hêtres, ayant entendu le martellement des sabots, nous nous sommes vite cachés derrière des buissons. Peine perdue, un premier cheval nous a repérés, est partie affolé au grand galop en pleine pente, bientôt imité par le restant du troupeau rendu comme fou. Deux jeunes cavalières ayant tenté de calmer la bousculade ont été éjectées de leur selle. La première est parvenue à sauter, la seconde a été traînée sur plusieurs dizaines de mètres. Plus de peur que de mal, mais quelle scène, quelle frayeur !
- Cet incident a-t-il déstabilisé les ânes ?
- Après cela, Praline n’avançait plus qu’à la carotte : une touffe d’herbe, trois ou quatre pas, elle tendait la lippe en accélérant : amusant au début, épuisant à la longue.
Pistou cheminait, seul devant nous, digne et indifférent, forçant tout obstacle sans ralentir. Mais quand un troupeau de génisses se précipitait pour le saluer, il leur rendait longuement la politesse.
Biscotte quant à elle, dès qu’elle sentait qu’un camp allait être monté, se couchait sous un buisson et s’y endormait derechef sans même attendre d’avoir sa pitance.
NOCES D'ENCRE A TIPASA est paru en juillet 2022 aux Editions Maia
Extraits de cet ouvrage :
Grégoire : "J'avais vaguement entendu parler de cette invention née aux Etats Unis, qui s'est répandue dans toute l'Europe, comme beaucoup de modes à l'époque de la mondialisation : celle du livre voyageur, book-crossing dans sa langue d'origine.
Au départ, une personne veut se débarrasser d'un livre ou, mieux encore, l'apprécie tellement qu'elle veut faciliter sa découverte par un maximum de lecteurs inconnus. Elle dépose ledit ouvrage dans un lieu public et laisse faire le hasard" (...)
"Je fus tout émoustillé à l'idée de pérenniser cette chaîne tout en ignorant si j'étais un des premiers maillons ou bien au contraire l'invité d'une vieille histoire. Mais...allais-je me remettre à lire ? (...)
"J'ai abordé le premier chapitre comme un cycliste attaque un col : dans une religiosité mêlée de courage, teintée de fierté et relevée d'une bonne pincée de cette forme d'excitation qu'on appelle plus communément curiosité.
Les mots alors, les images, m'ont immédiatement assailli de leur pulpeuse ardeur. (...) "
Bénédicte : "(...) La mélodie, quelques accords au crayon gris, avait été proposée par Lucas. Greg l'avait enrichie. Elle me parut, comment dire, un mélange d'Orient et d'Occident, et vraiment, même sans rien connaître à la musique, la superposition des lignes mélodiques, l'équivalent d'un bourdon assez tenu et linéaire au piano, la guitare y superposant des arabesques, tout cela était envoûtant (...) La voix de Greg, plutôt grave et légèrement voilée, s'accordait bien à cette musique, elle s'y fondait, on pouvait deviner que ce chanteur là était avant tout un musicien (...)
J'ai reconnu la sonorité de la darbouka, j'ai réalisé que la plus grosse difficulté était, pour le chanteur, de se glisser entre toutes ces notes sans s'y noyer, et qu'il devait pour cela s'appuyer sur la rythmique.
C'était joyeux et pur, à la fois limpide et ciselé comme un vase en cristal. (...)"
SECRET DE CIME Réédition "rafraîchie" en 2018 aux éditions Du Fournel, 19€ :
Dans les années 70, Stéphane, médecin humanitaire dans les montagnes népalaises, retrouve la jeune Claire qu’il avait autrefois initiée à l’escalade rocheuse dans le sud de la France. Il la charge de relater par écrit l’expédition qu’il vient de conduire sur un sommet sacré, encore inviolé, dans la région de l’Everest.
Afin de mener à bien cette tâche, l’alpiniste et la jeune femme vont s’isoler dans un chalet sur les hauteurs du Verdon. Claire construit son récit tout en menant l’enquête, avec le souci du détail, de la vérité, mais une pièce manque au puzzle et le mystère n’a toujours pas été éclairci quand le livre est édité.
Claire ira jusqu’au bout, jusque dans l’Himalaya, déterminée à retrouver le sherpa de l'expédition pour découvrir ce qu’on lui a caché. Son admiration pour Stéphane devrait-elle en pâtir ? Leur attirance réciproque, leur passion pour la montagne et leurs souvenirs communs seront-ils plus forts qu’un secret de cime ?
Extraits : chapitre IV : - Nous avons eu de la chance dans le malheur. Le brouillard s’est de nouveau mis à couler le long des parois et Tsering semblait reprendre peu à peu conscience du présent, mais aussi de la douleur. Tandis que nous fuyions, je songeais qu’il serait difficile de sauver son beau sourire de sherpa, avec tout le temps qui allait s’écouler avant de pouvoir le soigner efficacement. Cela en effet ne serait pas possible avant longtemps, car mes capacités de médecin s’arrêtent là où l’intervention d’un chirurgien devient nécessaire. Cependant, personne n’était mort ; la Dame Blanche avait donné une leçon à tous ces hommes prétentieux, qui, passant outre le sacré, étaient venus se confronter à elle.
chapitre VIII : Tandis que nous étions parvenus au pont suspendu, un troupeau de yaks lourdement chargés dégringolait la dernière côte. Tsering s’écarta pour les laisser passer, tandis que je m’étais engagée sur le pont sans les avoir vus, et contemplai le fond de la gorge.
La première bête fit quelques pas sur les planches, et soudain, prise de panique pour une raison qu’il ne nous fut pas donné de découvrir, elle se mit à galoper.
Sans doute m’aurait-elle évitée si je n’avais eu le réflexe, le pont s’étant mis à trembler sous la secousse, de m’éloigner du bord pour revenir vers le centre.
Le yak fonçait sur moi. Tsering hurla mon nom. Je reculai prestement, manquant de perdre l’équilibre, tandis que l’animal rejoignait l’autre bord, le chargement mal arrimé pendant sur son flanc droit.
J’avais senti le frôlement de ses poils ; c’était fini. Les doigts crispés sur le câble, le coeur me martelant la poitrine, la tête prête à exploser, je ne bougeais plus.
Le paysan avait arrêté le troupeau en attendant que je me décide à libérer le passage.
Tsering s’était élancé vers moi. Une fine couche de neige recouvrait les planches. Il glissa, se retrouva sur une jambe, le corps à l’horizontale, entraîné comme une savonnette sur le bord du pont. A mon tour, j’étouffai un cri.
AUTRES PUBLICATIONS
LE CHEMIN COMME IL VIENT Editions Du Fournel 22€
Le Chemin comme il vient relate une aventure pédestre depuis la proximité de l’ Italie (Briançon) jusqu’à l’océan (Hendaye), soit plus de mille cinq cents kilomètres en suivant deux voies de pèlerinage secondaires et encore peu empruntées pour se rendre à Compostelle : la première, la Via Domitia, récemment retracée, qui traverse les Alpes du Sud et la Provence, la seconde, la Voie du Piémont Pyrénéen, qui aboutit à Saint-Jean-Pied de Port et que l’on redécouvre depuis peu.
Aucun livre n’a fait état de l’itinéraire ainsi enchaîné, avec un tronçon intermédiaire de trois cent trente kilomètres par les canaux (canal du Midi et canal de la Robine) entre Saint-Gilles et Narbonne pour relier les deux et un prolongement à travers le Pays Basque jusqu’à l’Atlantique.
Le périple n’ayant pas été réalisé en une seule fois, à l’instar de beaucoup de pèlerinages d’aujourd’hui, les expériences ont été diverses : deux femmes avec deux ânes et un chien, deux femmes en VTC, seule avec mon âne en autonomie complète pendant un mois, puis sans animal, ce qui m'a permis de découvrir les accueils réservés aux pèlerins.
Entreprendre ce voyage n'était pas uniquement réaliser un vieux rêve : ce voyage est intervenu à l’un des moments de la vie où l’on sent la nécessité de tourner une page, de remettre en question des réflexes trop bien acquis. Un vœu de patience m’accompagnait dans les épreuves, m’invitait à vivre autrement ce qui se présente, à prendre, non plus le taureau par les cornes, mais bien au contraire, le chemin comme il vient.
Le récit est construit comme un roman. Sans complaisance, avec juste ce qu’il faut de recul et d’humour, de doute et de foi, j' entraîne mon lecteur sur un chemin d’humanité.
Une belle palette de photos complète le récit.
EXTRAITS : Pour en lire de larges extraits rendez-vous en bas de la page.
CONTES DES ANIMAUX FABULEUX SYMBOLIQUES éditions Du Fournel beau livre grand format 17€
L'ouvrage vous invite à entrer dans le monde merveilleux du conte, que l'on découvre avec son coeur d'enfant, mais qui propose une deuxième approche, plus fine, plus réfléchie. À chaque histoire ses héros, leurs quêtes, leurs espoirs, leurs aventures... Mais derrière les personnages, les objets, les noms, se cachent des symboles dévoilés après chaque récit et qui leur confèrent une dimension nouvelle, une force et une lumière supplémentaire. Les animaux dont il est question sont eux-mêmes des êtres fabuleux que l'on retrouve ici et là, à travers les temps et les cultures de différents continents. Ils sont porteurs de sens. Cet ouvrage est une vraie rencontre entre deux univers : celui de Flora Berger la conteuse, onirique, étrange et familier à la fois, celui de Paul Bergasse l'illustrateur, baroque, riche et tellement original. Tous deux mettent leur talent au service d'un langage universel : celui de la symbolique, commun à tous les peuples de la terre.
RAGA la mélodie hindoue (roman adultes et adolescents) autoédition 15€
Comment une musicienne de Haute-Provence a-t-elle pu écrire le même air de musique qu'un musicien hindou du Rajasthan, alors qu'elle n'a jamais été en Inde et qu'ils ne se connaissent pas ?
En compagnie d'un jeune photographe d'Aix en Provence tombé amoureux d'elle après avoir reconnu la mélodie, elle partira à la recherche du musicien dont l'existence même l'intrigue. Le voyage se déroule à la poursuite de ce raga qu'ils entendent et perdent tour à tour. Une quête amoureuse pour l'un, une quête de soi pour l'autre, dans une histoire très musicale.
REVES DE PIERRE en Haute Provence
Un guide magique sur les sites les plus accessibles de la réserve géologique de Haute-Provence, avec sept contes, qui, aventures étranges racontées par un grand-père à son petit fils, cachent leur part philosophique.
Les lire sur les sites est certainement la meilleure façon de découvrir à la fois les sites et les contes !
Illustrations Michel Boutin 8 €. Réédition Messagers
MONTAGNE DE CONTES ( PAR ET POUR LES jeunes enfants )
Contes écrits par des enfants de 5 à 10 ans lors d'interventions pédagogues dans les écoles. Tous sur le thème de la montagne, illustrés par Michel Boutin.
Ce livre peut être colorié et les dernières pages sont consacrées à une méthode qui facilite au lecteur l'écriture de ses propres contes.
Format 21x29,7, 66 pages, 10 €. Ass. Messagers éditeur.
CONTES ET NOUVELLES DE LA RUCHE (bientôt épuisé)
Sept contes pour tout connaître de la merveilleuse vie des abeilles. Ce livre est un petit bijou de poésie mais l'humour est aussi présent et tout est parfaitement fidèle à la véritable existence ces précieux insectes. Illustrations très réalistes de Noël Durand.
Pour les adultes et les enfants qui maîtrisent bien la lecture. Réédition Association Messagers 8€
DANS LES PAS DE STEVENSON la drôle d'équipée du Velay aux Cévennes.
Ce récit relate un voyage pédestre effectué par Flora en compagnie d'une amie, avec ses deux ânes et sa chienne, sur le sentier GR 70 dit «de Stevenson», en juin 2003.
Aventure à la fois simple et complexe, avec des séances de contes tout au long du chemin. Un style enlevé et sincère, mêlant l'humour à la curiosité, et des citations tirées du récit que fit Stevenson sur le même itinéraire.
Cinquante photos couleur. 159 pages format 16x24, 17 €. Editions du Fourne dans la même collection que Le chemin comme il vient.
"DANS LES PAS DE STEVENSON" + " LE CHEMIN COMME IL VIENT" offre spéciale : 30 euros les deux livres au lieu de 39.
Pistou et Praline nos compagnons de tant d'aventures.
Extraits du livre LE CHEMIN COMME IL VIENT :
ALPES DE HAUTE PROVENCE "...Tout comme le désert de sable nous paraît admirable, les paysages arides ne sont pas dénués de charme et de grandeur... Ils répondent à notre besoin de dépouillement et leur pauvreté confère à la moindre plante une noblesse particulière. Nous traversons le lendemain une alternance de croupes argilo-calcaires semblables à de vieux squelettes délavés, et de marnes au teint de fonte, desquelles émergent, en offrande, les bouquets blancs d’amélanchiers. Les ruines du Vieux Châteauneuf-Val St-Donat surgissent tout à coup à travers les branchages. Ce jaillissement de pierres n’a rien de lugubre, bien au contraire ; il paraîtrait presque joyeux dans la clarté vive. Dire que je n’étais jamais venue ici, malgré toutes mes incursions dans l’arrière pays !
CANAL DU MIDI "...L’ambiance est avant tout celle que prêtent au canal ses platanes séculaires. Leurs ramures créent une voûte de verdure enveloppante et prodiguent une ombre généreuse. Un lieu paisible sans être austère. La lumière joue sur les eaux à travers le prisme des branchages. Des familles de canards annoncent souvent l’approche d’un village. Ils patinent avec dignité sur l’onde aux reflets chatoyants. On parvient alors à un pont, qui enjambe le canal, et il faut remonter jusqu’à la route pour la traverser. On se souvient tout à coup que l’automobile existe. On se hâte de passer le ruban d’asphalte, puis on se hâte de l’oublier. En vélo, la progression n’est cependant pas franchement confortable : beaucoup de longues racines affleurent ça et là et les ornières se sont multipliées. Plus ici qu’ailleurs, les postérieurs sont mis à rude épreuve, mais le spectacle vaut bien cet effort..."
ARIEGE "...Le ciel pleure toujours sur les misères du Monde, le vent fouette tout ce qui peut l’être mais nous sommes relativement préservés de leurs caprices. La pluie cependant, redouble d’ardeur. Une gouttière mal accrochée crache avec vigueur à proximité de mon bivouac (...) jamais je ne me suis sentie aussi proche des clochards. Je vais dormir à l’emplacement d’une automobile, à même le sol, dans une rue de village. On peut même m’apercevoir depuis la maison en face. J’éprouve un sentiment très étrange, mélange d’humour et de compassion envers moi-même, assaisonnée d’un soupçon de honte. Mélange de fierté, oui, je m’en sors toute seule, et de découragement : ce voyage prend des allures de débâcle. Ah ! Si ma mère me voyait !
ALBIGEOIS Au hameau de Capet, les maisons ne se bousculent pas. Celle de Gilles est posée là depuis des générations. Il habite avec sa maman, légèrement handicapée. Il s’avance, prêt à rendre service ; un sourire ensoleille sa bouille de grand garçon heureux de vivre. De l’eau ? Oui, il y a même un seau pour l’âne. Est-ce que j’ai besoin d’autre-chose ? Des œufs me feraient plaisir ? Pas de problème, ils ont une trentaine de poules. Pas question de me vendre quoi que ce soit ! Il me les donne. Mais ne serait-ce pas plus commode s’ils étaient cuits ? Sans attendre ma réponse, il va s’en occuper (...)
BARONNIES DES HAUTES-PYRÉNÉES Mon émerveillement va croissant quand, gravissant progressivement la montagne entre deux gros mamelons, je les découvre, sur l’autre versant, entièrement recouverts de fougères, d’où émergent seulement, le nez en l’air, quelques digitales mauves. Ce tapis de hautes feuilles vertes frangées, se déroule jusqu’au fond des vallons et vient buter contre la masse des pins, d’un vert profond, presque inquiétant. Les grillons et autres joueurs d’élytres sont en répétition générale. Leur chœur est si puissant qu’il vous étourdit. Je parviens à apercevoir l’un de ces petits soldats caparaçonnés de noir et le glisse dans ma main pour le photographier. Splendeurs de la création, les insectes méritent d’être observés de très près. Mon cricri est une œuvre d’art....."
PAYS BASQUE Devant moi, l’infini du chemin : le brun de la terre vient buter contre le bleu nocturne d’un ciel orageux. On s’attend à tout moment à ce qu’ils se fondent l’un dans l’autre pour donner naissance à une harmonie nouvelle, que viendrait alors piqueter le vert mat des fougères, en lambeaux étoilés. Ce chemin rectiligne semble conduire aux portes du ciel...."
HENDAYE "... Bien sûr, ce n’est pas encore Compostelle, mais tout de même : de la proximité de l’Italie à la lointaine Espagne, j’en ai vu des paysages, j’en ai croisé des gens et vécu des aventures ! Il ne fait aucun doute que j’ai bouclé un itinéraire complet : cette traversée sud de la France qui appartenait aussi à mon rêve.
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